Tenue de soirée
Après une quinzaine d'années dorées, la République tchèque voit rouge. Alors que sa présidence du Conseil de l'Union européenne s'est achevée en juin, les élus de sa capitale Prague renoncent à leur projet de candidature pour l'organisation des JO d'été en 2020 pour cause de crise. Récession ou pas, la cité aux cent clochers demeure une destination très courtisée par les noctambules mal rasés et les bobos en nœud papillon.
Après une quinzaine d'années dorées, la République tchèque voit rouge. Alors que sa présidence du Conseil de l'Union européenne s'est achevée en juin, les élus de sa capitale Prague renoncent à leur projet de candidature pour l'organisation des JO d'été en 2020 pour cause de crise. Récession ou pas, la cité aux cent clochers demeure une destination très courtisée par les noctambules mal rasés et les bobos en nœud papillon.
Interview
Feeling with Clemence
Le club Le Clan
www.leclan.cz
« Moins de snobisme à Prague que dans d'autres capitales »
À Prague, le touriste qui n'aime pas le changement aura ses repères, les codes rassurants de la conso mondialisée. «L'aventurier», lui, pourra goûter à un autre Prague nocturne avec pléthore de bars destroy, boîtes à concert, cafés d'un autre âge...
«Il y a beaucoup moins de snobisme à Prague que dans d'autres capitales. Ici, toutes les catégories sociales cohabitent la nuit. Dans mon club, j'ai développé le concept non pas VIP mais VSP (Very Strange People). J'ouvre à 2 heures du matin jusqu'à midi. Cela convenait très bien à Bruce Willis ou Matt Damon lorsqu'ils tournaient dans les Studios de cinéma Barrandov», raconte Clémence Trévillot Vašek.
La programmation culturelle est à l'image de cette capacité à mêler les genres humains (lire ci-dessous). Les concerts de Mozart, Chopin... voisinent avec un festival Hip Hop, un show de Madona ou des performances de DJ internationaux comme Erick Morillo, Laurent Garnier...
Si les nuits pragoises du dimanche au mercredi sont consacrées à Morphée, les fins de semaine sont délurées. La sensualité est de mise, les relations faciles, la bière coule à flot, d'autres substances sont dans les poches pour le pire et le meilleur selon les uns ou les autres, l'amour est sur toutes les lèvres.
"C'est culturel. Les hommes comme les femmes parlent de sexe sans tabou et plus si affinités. La chute du mur n'est pas si loin. Les gens ont toujours besoin de faire la fête, aiment s'habiller pour sortir..."souligne Clémence Trévillot Vašek.
Relations faciles et bière qui coule à flot...
La bière aide aussi à palabrer. Après l'Allemagne, la République tchèque détient le record de consommation. «Les hommes ont pour habitude de se retrouver dans des hospodas (café) où ils refont le monde en buvant de la bière.
Les tchèques en consomment 157 litres par an et par habitant (NDLR : France 35,4 l/an/ hab)», précise Jean-Paul Manzac, l'ex-patron de la Brasserie M qui vient de fermer pour cause de crise. En quelques années, la cité aux cent clochers est devenue la base de nombreuses sociétés étrangères qui développent des affaires en Europe de l'Est.
Résultat, la capacité d'accueil de Prague a dû suivre. Dans le centre ville, hyper touristique, les restaurants et les cafés ont désormais tous des terrasses. «Il y a encore quelques années, nous ne pouvions diner qu'à l'intérieur ou dans des caves»,se souvient Fabrice Baral. «Aujourd'hui, comme dans beaucoup de capitales, les prestations se sont aussi standardisées.
Le concept bar louage a fait son apparition à l'instar d'un Buddha-Bar ouvert en janvier 2009». Avec la crise, l'offre est désormais plus forte que la demande: «Il y a moins de touristes, les prix ont augmenté, résultat des établissements tirent le rideau», raconte Jean-Paul Manzac. Le ralentissement ne date pas d'hier. «En 2001 après l'attentat contre le World Trade Center, nous avons perdu des touristes.
Un an plus tard, nous avons été frappés par une vague d'inondations sans précédent. Puis il y a eu la chute du dollar», se souvient Clémence Trévillot Vašek. Contexte difficile mais ville toujours attractive. Le moment d'y aller? Trois jours et nuits à Prague sont dans le domaine du possible, sous réserve d'une cure de sommeil avant le départ... • N.E.
